Beaucoup de gens ont tendance à penser que vivre sans travailler est une réalité réservée aux milliardaires, une quête financière totalement hors de portée pour le commun des mortels. Cette idée préconçue est-elle vraiment la vérité ? Lorsqu’on explore le monde et que l’on s’éloigne des sentiers battus, on découvre un univers parallèle, habité par des voyageurs à temps plein qui ont réussi à redéfinir le sens de la vie. Ces aventuriers ont embrassé un mode de vie alternatif, basé sur la débrouillardise, l’indépendance financière et les rencontres inspirantes.
Aujourd’hui, je vous invite à plonger dans cet univers fascinant en découvrant l’interview de Théa, une voyageuse que j’ai rencontré au Guatemala l’an dernier. Une rentière qui ne revendique pas le terme. Elle incarne l’essence même de ce mode de vie unique, où le travail traditionnel est remis en question, et où l’aventure et la liberté sont érigées en priorités. Découvrez le récit sur son voyage financé par un capital de moins de 60.000 euros placé en crowdlending.
Sommaire
- Morgane : Salut, Théa. Peux-tu te présenter rapidement ?
- M : Raconte-nous comment tu en es venue à voyager à temps plein à travers le monde sans travailler.
- M : Que réponds-tu quand on te demande ce que tu fais dans la vie ?
- M : Dans ta réponse, tu n’évoques pas la façon dont tu gagnes ta vie ?
- M : Qu’est-ce qui t’a incitée à explorer le crowdlending plutôt que d’autres options plus traditionnelles ?
- M : Sur quelles plateformes de crowdlending es-tu inscrite ?
- M : Ton capital y est réparti uniformément ?
- M : Ce sont toutes des plateformes de prêts aux particuliers peer-to-peer. Ne trouves-tu pas que cela manque de diversification ?
- M : Quel est le niveau de ton capital investi aujourd’hui en crowdfunding et quel revenu passif en dégages-tu ?
- M : C’est une somme brute ou nette ?
- M : Si je compte bien, en net net, il faut donc compter environ 500 € par mois de revenu passif. Peux-tu nous donner une idée de ton niveau de dépenses mensuelles pour maintenir ton style de vie actuel ?
- M : Cela semble un peu fou de vivre avec 500 euros mensuels. Comment arrives-tu à joindre les deux bouts ?
- M : Mais c’est cher un billet d’avion ?
- M : Peux-tu nous détailler tes différents postes de dépenses pour un mois pour mieux nous rendre compte ?
- M : Tu n’as pas d’autres dépenses cachées (frais bancaires, mutuelle, applis mobiles, streaming, remboursement de crédit…) ?
- M : En étant tatillonne, il faudrait ajouter une ligne pour le renouvellement de tes affaires (vêtements, électronique…), un amortissement en quelque sorte, non ?
- M : Tu as opté pour ce qu’il y a de plus passif en matière d’investissement en ligne. Tu ne t’en occupes pas du tout ou tu as quand même un œil sur tes stratégies qui font fonctionner les robots ?
- M : Ton capital est plutôt modeste. Comment fais-tu pour gérer les fluctuations des taux d’intérêt et les risques de retards, défauts et pertes ?
- M : Ne trouves-tu pas que tu manques de sécurité financière ?
- M : Quels sont tes plans si les taux d’intérêt continuent de plonger et que ton revenu passif continue de chuter ?
- M : Tu dois te concentrer sur uniquement les pays qui t’offrent un coût de la vie qui te permettent de vivre ainsi, et exclure les autres. N’est-ce pas frustrant ? Tu ne rêves pas d’aventures à Hawaï ou de la Grande Barrière de Corail ?
- M : Quels inconvénients vois-tu à ton mode de vie ? A quoi renonces-tu pour vivre cette vie ?
- M : Tu ne crois pas passer à côté de ta vie sans Netflix, un latte quotidien au Starbucks ou le dernier Iphone ?
- M : Penses-tu poursuivre longtemps cette existence ou revenir à un mode de vie plus « classique » ?
- M : Tu ne t’ennuies pas ? Tu ne te sens pas inutile sans travail ?
- M : Je ne sais même pas de quoi tu parles.. Est-ce que tu te considères comme une rentière grâce à tes investissements en crowdlending ?
- M : Quelle a été la réaction de ta famille et tes amis lorsque tu as décidé de vivre sans travailler tout en voyageant à travers le monde ? Et ont-ils changé de point de vue ?
- M : Comment fais-tu concrètement avec ton revenu passif ? Chaque mois, tu vires l’argent sur ton compte, comme un salaire ?
- M : Comment vois-tu ton avenir financier ? Arrives-tu à économiser pour augmenter ton capital et tes dépenses à venir ?
- M : Bientôt influenceuse voyage, peut-être ?
- M : T’as l’air épanouie, c’est le principal ! Il te sert à quoi alors ton bô diplôme d’école de commerce ?
- M : Tu ne viens pas d’une famille modeste et tu étais promise à une belle carrière professionnelle. Tu n’as pas l’impression d’avoir subi un déclassement social ?
- M : Attention, ça va encore piquer : Tu es jeune et en bonne santé, mais ça ne va pas durer éternellement. Comment vas-tu t’adapter ?
- M : Quelles sont les leçons financières les plus importantes que tu as apprises en cours de route ?
- M : Dirais-tu que tu as atteint la liberté financière ?
- M : Enfin, quel conseil essentiel donnerais-tu à ceux qui aimeraient voyager à temps plein en vivant de leurs investissements ? Je te laisse les derniers mots.
Morgane : Salut, Théa. Peux-tu te présenter rapidement ?
Théa : J’ai 26 ans. Je viens de Bourgogne. Je suis actuellement en Inde dans le Kerala, après avoir voyagé dans 17 pays en presque 2 ans.
M : Raconte-nous comment tu en es venue à voyager à temps plein à travers le monde sans travailler.
T : Après avoir décroché mon diplôme d’école de commerce, je ne savais pas trop que faire. Je ne me voyais pas me lancer dans une carrière professionnelle en banque, comme j’étais prédestinée. C’est à ce moment là que j’ai eu un coup de pousse un peu dingue : Ma grand-mère m’a fait un gros chèque de 60.000 euros. Alors je me suis dit que j’allais faire un tour du monde, le temps de mettre mes idées au clair sur ce que je voulais faire.
Avant de partir, j’ai cherché une solution pour placer le capital dont je ne servais pas immédiatement. J’ai placé direct 55.000 euros sur le site Robocash. Le premier mois, j’ai gagné 587 euros. Ah, j’ai fait la fête ce jour-là !
D’après mes recherches, je pouvais financer mon voyage avec cette somme. C’était dingue comme idée. Je suis partie en me disant que ce serait génial si ça marchait. Et ça l’a fait !
Le voyage. J’ai adoré, bien évidemment. Ça a été une révélation pour moi qui avait quasiment jamais quitté la France. J’ai eu le sentiment qu’un monde s’ouvrait devant moi.
J’ai rencontré beaucoup de monde. Des locaux mais aussi des backpackers qui comme moi faisait un tour du monde. Et aussi des nomades, comme toi, qui voyagent en permanence. Ils travaillent dans le web ou de leurs placements. J’ai vu que je n’étais pas toute seule. Eh oui, je n’ai pas découvert un nouveau filon. On est nombreux à le connaître 😉
A mesure que je voyageais, j’apprenais aussi plein de trucs pour moins dépenser et pour ne plus me faire avoir comme une touriste. Et j’ai vu que je pouvais poursuivre comme ça.
M : Que réponds-tu quand on te demande ce que tu fais dans la vie ?
T : Quand les gens posent cette question, ils s’attendent à ce qu’on réponde quelle est notre profession, comment on gagne notre vie. Je trouve ça stupide ! Alors j’essaie d’expliquer ce que je fais réellement dans ma vie : Je voyage, je découvre des coins sympas et je rencontre en permanence de nouvelles personnes. Mais c’est pas le genre de truc qu’on résume en deux mots, tu vois ? Dès qu’on sort des clous, des conventions, il faut un peu expliquer.
M : Dans ta réponse, tu n’évoques pas la façon dont tu gagnes ta vie ?
T : Non, sauf si on me demande directement.
M : Qu’est-ce qui t’a incitée à explorer le crowdlending plutôt que d’autres options plus traditionnelles ?
T : C’est une affaire de rencontres… et de rendement aussi. Les personnes que j’ai croisées parlaient de différentes solutions, mais le crowdfunding peut vraiment offrir des meilleurs rendements, au-dessus de 12 % par an, alors que les actions à dividendes ou l’immobilier traditionnel, on va être sur 5-7 % au maxi. Après, certains gagnent leur vie avec le trading en bourse, parfois très bien même, mais il faut des compétences, que je n’ai pas.
M : Sur quelles plateformes de crowdlending es-tu inscrite ?
T : J’ai démarré sur Robocash avec tout mon capital. Ce qui était une erreur que j’ai vite rectifiée en diversifiant sur d’autres sites : Esketit, Twino, Kviku, Income et Mintos. Je privilégie les sites qu’on m’a recommandés avec de beaux rendements, la garantie de cashback et un robot d’investissement.
M : Ton capital y est réparti uniformément ?
T : Non, pas équitablement. Je m’adapte selon les périodes au niveau de rendement et aux retards. C’est sur Esketit et Robocash où j’ai le capital le plus important en ce moment, avec Twino juste derrière. J’ai ouvert mon compte Mintos au printemps, alors je teste doucement pour le moment avec 2.000 euros seulement.
M : Ce sont toutes des plateformes de prêts aux particuliers peer-to-peer. Ne trouves-tu pas que cela manque de diversification ?
T : Peut-être un peu. Il y a aussi un peu de prêts participatifs aux entreprises. Et de l’immobilier depuis quelque temps sur Twino. Mais je regarde en ce moment pour une nouvelle plateforme, même si je n’ai pas envie d’en avoir trop, au risque de passer trop de temps à gérer mes finances. L’aspect passif est essentiel pour moi, alors je ne choisi que des sites avec un robot, ce qui limite. J’aimerais bien avoir une autre plateforme dans l’immobilier, mais je ne trouve rien qui réponde à mes critères.
M : Quel est le niveau de ton capital investi aujourd’hui en crowdfunding et quel revenu passif en dégages-tu ?
T : Aujourd’hui, j’ai 58.000 euros investis et mon rendement moyen est d’environ 12,6-13 %. Cela me rapporte un peu plus de 600 € chaque mois.
M : C’est une somme brute ou nette ?
T : C’est net de frais. Pour obtenir la somme nette d’impôt, il faut enlever 17,2 % qui me sont demandés l’année suivante.
M : Si je compte bien, en net net, il faut donc compter environ 500 € par mois de revenu passif. Peux-tu nous donner une idée de ton niveau de dépenses mensuelles pour maintenir ton style de vie actuel ?
T : Je vis avec cette somme. Elle couvre toutes mes dépenses. C’est pas énorme mais c’est suffisant.
M : Cela semble un peu fou de vivre avec 500 euros mensuels. Comment arrives-tu à joindre les deux bouts ?
T : L’essentiel, c’est le choix du pays. Tous les pays du monde n’affichent pas un même coût de la vie. Je vis actuellement en Inde où il y a beaucoup d’options, mais j’étais aussi en Asie du sud-est, en Amérique centrale et aussi dans quelques pays d’Europe de l’est.
J’ai fait aussi du couchsurfing, du wwoofing et même du petsitting pour économiser sur le logement. Quand je vais dans un hostel, je propose mes services pour obtenir une réduction, des nuits gratuites ou quelques repas.
Après, mon tour du monde m’a appris à me passer de plein de choses, à diminuer ma consommation et à revenir à l’essentiel, et à moins me faire arnaquer 😉
M : Mais c’est cher un billet d’avion ?
T : Je prends le bus ou je fais du stop, si je voyage avec d’autres personnes. Je prends parfois l’avion, mais je limite au maxi pour mon portefeuille et pour la planète aussi. J’avais pensé trouver un cargo une fois, mais c’est un peu compliqué.
M : Peux-tu nous détailler tes différents postes de dépenses pour un mois pour mieux nous rendre compte ?
T : Je suis actuellement à Kollam dans le Kerala, mais j’ai passé presque un mois à Kochi, plus au Nord. J’avais une chambre à moi toute seule (ce qui est rare) pour 5 euros la nuit, sans négo. Sur un mois, ça fait donc 150 €. Ensuite, j’ai préparé les chiffres pour te donner les autres postes en extrapolant pour tout le mois, car je suis restée 22 jours :
- Épicerie : 107 €
- Cafés & restaurants : 31 €
- Activités & visites : 23 €
- Transport local : 21 € (bus, taxi & Uber)
- Téléphone & internet : 17 €
- Assurance voyage : 55 €
Après comme je vais rester 4 mois en Inde, j’ai divisé par 4 les dépenses pour :
- Avion pour venir (depuis Bangkok) : 34 € (136 €)
- Visa : 9,5 € (40$)
Ça fait un total de 447,50 euros, soit pas mal moins que 500 euros, car le pays est top !
M : Tu n’as pas d’autres dépenses cachées (frais bancaires, mutuelle, applis mobiles, streaming, remboursement de crédit…) ?
T : Non, non.
M : En étant tatillonne, il faudrait ajouter une ligne pour le renouvellement de tes affaires (vêtements, électronique…), un amortissement en quelque sorte, non ?
T : Oui, c’est vrai. Les vêtements, en 2 ans à vadrouiller partout sur le globe, je n’ai pas acheté grand-chose et c’est souvent vraiment pas cher. Quand il faudra renouveler mes chaussures, ce sera un peu différent. C’est surtout mon téléphone et mon appareil photo qu’il faudrait que je compte, parce que, sinon, je ne possède pas beaucoup d’affaires chères.
M : Tu as opté pour ce qu’il y a de plus passif en matière d’investissement en ligne. Tu ne t’en occupes pas du tout ou tu as quand même un œil sur tes stratégies qui font fonctionner les robots ?
T : Je surveille quand même assez souvent. J’ajuste mes critères d’investissement en fonction de l’offre et de la demande pour optimiser mon rendement. Concrètement, chaque semaine je reçois un email de chaque site de crowdfunding faisant le bilan de la semaine écoulée. Je prends le temps de bien les analyser et je vais sur le site pour ajuster éventuellement. Ça prend à peine 10 minutes par semaine !
M : Ton capital est plutôt modeste. Comment fais-tu pour gérer les fluctuations des taux d’intérêt et les risques de retards, défauts et pertes ?
T : Les plateformes que j’ai choisies ont la garantie de rachat. Donc, zéro perte. Pour les retards, c’est un peu galère, car ils sont imprévisibles. Pour ça, j’ai un peu de cash d’avance. Mais tu as raison de parler de la fluctuation des taux d’intérêt : c’est ma principale préoccupation. Depuis l’année dernière, ils ont diminué et du coup mon rendement aussi. C’est là où j’ai testé le gardiennage de maison et aussi le wwoofing, ce qui m’a permis de diminuer la pression.
M : Ne trouves-tu pas que tu manques de sécurité financière ?
T : La sécurité financière ? Il n’y a que les milliardaires qui l’ont ! Et encore.. On doit tous nous adapter aux circonstances qui évoluent constamment. Je ne me sens pas dans l’insécurité, j’ai toujours plein d’options.
M : Quels sont tes plans si les taux d’intérêt continuent de plonger et que ton revenu passif continue de chuter ?
T : Ne sois pas négative ! (rires) D’ailleurs, ils se sont largement stabilisés et, même aujourd’hui, il y a quelques soubresauts. Sinon, j’adapterai simplement ma stratégie.
M : Tu dois te concentrer sur uniquement les pays qui t’offrent un coût de la vie qui te permettent de vivre ainsi, et exclure les autres. N’est-ce pas frustrant ? Tu ne rêves pas d’aventures à Hawaï ou de la Grande Barrière de Corail ?
T : Pas du tout. Je suis très contente des pays où je vais. Le monde est vaste et j’ai quand même un large choix. Je ne l’ai pas encore totalement exploré et j’ai envie de retourné dans certains pays. Peut-être plus tard.. Et puis il y a le woofing. Pour Hawaï, je ne sais pas, mais en Australie, c’est très courant.
M : Quels inconvénients vois-tu à ton mode de vie ? A quoi renonces-tu pour vivre cette vie ?
T : J’adore cette vie ! Je n’ai pas l’impression de renoncer à quoi que soit ! J’ai appris à vivre avec moins et à me débarrasser du superflu.
M : Tu ne crois pas passer à côté de ta vie sans Netflix, un latte quotidien au Starbucks ou le dernier Iphone ?
T : (rires) ohlala non !
M : Penses-tu poursuivre longtemps cette existence ou revenir à un mode de vie plus « classique » ?
T : Tu sais, je suis vraiment épanouie dans ma vie actuelle. Elle me correspond parfaitement en ce moment. Pour ce qui est de revenir à un mode de vie plus « classique » avec mariage, enfants, et tout ça, je ne peux pas vraiment prévoir l’avenir. J’apprécie chaque jour et chaque expérience au maximum, alors je vais continuer de suivre cette voie tant que je m’y épanouis. Si un jour je ressens le besoin de changer, je le ferai, mais pour l’instant, je suis heureuse comme ça.
M : Tu ne t’ennuies pas ? Tu ne te sens pas inutile sans travail ?
T : Non ! Je ne chille pas au bord d’une piscine non plus. Je rencontre plein de gens de tous horizons. J’échange constamment avec toute sorte de culture. Aujourd’hui, je parle presque couramment anglais et je touche ma bille en espagnol (alors que j’ai fait allemand à l’école). J’apprends beaucoup des gens que je rencontre. Je voie et vit dans des endroits extraordinaires. Je suis en permanence active. Je suis pas en train de me plaindre ou de critiquer devant Ababba !
M : Je ne sais même pas de quoi tu parles.. Est-ce que tu te considères comme une rentière grâce à tes investissements en crowdlending ?
T : Rentière ? Ça fait un peu Liliane de Bettancourt, tout ça. J’utilise les termes de revenus passifs ou d’investisseuse, mais rentière, ça fait super old school !
M : Quelle a été la réaction de ta famille et tes amis lorsque tu as décidé de vivre sans travailler tout en voyageant à travers le monde ? Et ont-ils changé de point de vue ?
T : Ce n’est pas facile d’expliquer mon mode de vie. C’est vrai. Ma famille a trouvé ça très bien quand j’ai annoncé que je partais faire le tour du monde, mais quand j’ai dit que je ne rentrerai pas, ils ont commencé à s’inquiéter. Comme je ne suis pas très joignable et que je ne suis pas rentrée en France, ça a été compliqué un moment. Aujourd’hui, c’est plus calme, mais je crois qu’ils s’inquiètent toujours un peu, surtout ma mère.
Pour mes amis, les liens se sont distendus. On n’est plus du tout sur la même longueur d’onde.
M : Comment fais-tu concrètement avec ton revenu passif ? Chaque mois, tu vires l’argent sur ton compte, comme un salaire ?
T : C’est pas du flux tendu comme ça. J’ai un peu de cash de disponible sur un LEP (Livret d’Epargne Populaire) pour voir venir.
M : Comment vois-tu ton avenir financier ? Arrives-tu à économiser pour augmenter ton capital et tes dépenses à venir ?
T : Tu as raison, je suis un peu coincée avec ce petit capital. Je suis en train de réfléchir à monter un business web sur les réseaux sociaux pour arriver à faire décoller mon portefeuille d’investissement. Vu tous les endroits trop beaux que j’ai photographiés, j’ai un joli portfolio aujourd’hui. Alors, autant qu’il serve ! Et j’ai rencontré des gens qui m’aident.
M : Bientôt influenceuse voyage, peut-être ?
T : Haha, non, rien d’aussi intense. C’est juste quelques heures par mois, je tiens trop à ma vie actuelle !
M : T’as l’air épanouie, c’est le principal ! Il te sert à quoi alors ton bô diplôme d’école de commerce ?
T : pfout..
T : Ohlala ! T’es cash ! (rires) Je ne crois pas que cette notion de déclassement social (et donc de classes sociales) renvoie à quelque chose de nos jours. C’est plus du tout adapté à notre époque. Les carcans se sont desserrés, les conventions sont largement désuètes et il est possible de se créer une vie comme on l’entend.
Je crois que la vraie richesse, c’est le temps. Le temps qu’on peut consacrer à ce qui importe vraiment. Avoir peu d’argent permet de mieux voir où est l’essentiel, de ne pas se perdre dans le futile et de se libérer de nombreuses absurdités sociales.
M : Attention, ça va encore piquer : Tu es jeune et en bonne santé, mais ça ne va pas durer éternellement. Comment vas-tu t’adapter ?
T : J’ai 26 ans, j’espère quand même avoir quelques belles années encore ! J’ai pas choisi la voie classique qu’on nous vend (études, boulot, CDI, mariage, enfants…), donc je ne vais pas opter pour un autre chemin tout tracé. Je ne sais pas où je serai ni ce que je ferai dans 20, 10 ou même 5 ans, et c’est ça qui me plaît !
M : Quelles sont les leçons financières les plus importantes que tu as apprises en cours de route ?
T : J’ai énormément évolué dans mon rapport à la consommation et à la possession. En matière de dépenses, je sais aujourd’hui que peu sont réellement utiles, qu’elles ne servent qu’à détourner de l’essentiel, qu’elles comblent juste un vide. En ce qui concerne les investissements, il faut toujours garder la tête froide et éviter d’agir sous le coup de l’émotion.
M : Dirais-tu que tu as atteint la liberté financière ?
T : Pas seulement financière, la liberté tout court.
M : Enfin, quel conseil essentiel donnerais-tu à ceux qui aimeraient voyager à temps plein en vivant de leurs investissements ? Je te laisse les derniers mots.
T : De se dépêcher, car le monde change à toute vitesse et ne les attendra pas. En voyageant, on prend en pleine face le changement climatique, la pollution, la disparition des écosystèmes… et notre extinction prochaine.
Oh m****, c’est un peu négatif… Euh.. Prenez votre courage à deux mains et lancez-vous ! J’ai vraiment beaucoup aimé mon expérience du wwoofing aux Philippines. En choisissant bien, il y a moyen que ce soit absolument génial. Donc, oui, je conseillerais de commencer par ça. C’est intense. Et en plus c’est gratuit !