[ITW] Comment Éric vit de ses revenus passifs au soleil toute l’année

Vous ambitionnez plus que quelques dizaines d’euros de revenus passifs ? Vous rêvez de quitter votre quotidien morne pour une vie paradisiaque sous les cocotiers ? Découvrez qu’il est possible de tout plaquer pour vivre de ses gains du crowdfunding sous le soleil des tropiques.

C’est le cas d’Éric, que j’ai rencontré en Guadeloupe à la fin de 2022. Cet ancien cadre de la finance parisien a fait le choix audacieux de troquer sa vie urbaine stressée contre une île caribéenne aux charmes ensorcelants. Il y vit aujourd’hui confortablement grâce à ses revenus passifs générés par le crowdlending. Préparez-vous à découvrir son parcours fascinant.

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Morgane : Bonjour Éric, pour commencer, peux-tu te présenter en quelques mots ?

Éric : Salut ! Je suis Éric, j’ai 38 ans. Je suis originaire de Savoie, mais j’ai passé plus de 15 ans à Paris. J’y ai fait mes études à Paris Dauphine et ensuite j’ai exercé pendant un peu plus de 10 ans dans le secteur financier. Aujourd’hui, j’ai quitté la grisaille de la métropole et j’habite à Marie-Galante avec ma compagne, Victoire, et c’est ici que nous avons décidé de construire notre vie. Je vis de mes revenus passifs en crowdfunding et c’est pourquoi tu m’as proposé cette interview…

M : Et je te remercie d’avoir accepter. Pourquoi as-tu choisi Marie-Galante comme lieu de résidence ?

É : C’est lors d’un voyage en 2018 que j’ai découvert Marie-Galante, une période où la vie parisienne commençait à me peser lourd. J’y ai découvert les charmes ensorcelants de l’île, mais plus encore, j’y ai rencontré Victoire. C’était le coup de foudre ! On a fait des allers-retours pendant deux ans. Puis, la crise du Covid a été une étincelle : j’ai compris que Marie-Galante était bien plus qu’un simple décor de vacances. En quelques mois, j’ai tout plaqué, tout quitté et j’ai déménagé ici. Marie-Galante est devenue notre havre de paix. Ses paysages sont magnifiques. La nature est d’une fabuleuse richesse. Son atmosphère est si apaisante loin du stress parisien. Les gens sont détendus et chaleureux. Un paradis !

M : Reprenons ton parcours. Quand as-tu commencé à investir et quels instruments as-tu choisi à tes débuts ?

É : J’ai débuté mon parcours d’investisseur après mes études en 2008, au début de ma carrière professionnelle. J’ai profité de ma formation pour m’orienter vers les marchés financiers. C’était un choix logique. J’y ai passé tous mes week-ends pendant de longues années. Je ne cherchais pas de revenu passif à l’époque, je cherchais à faire grossir mon patrimoine le plus vite possible. J’ai eu quelques revers, de belles claques même, mais globalement j’ai réussi à me constituer un beau capital, moi, fils d’ouvriers de province.

M : Comment as-tu découvert le crowdfunding et qu’est-ce qui t’a motivé à t’y intéresser ?

É : Comme tu t’en doutes, pour des raisons professionnelles, j’ai toujours été très au fait de l’actualité des opportunités d’investissement. A la fin des années 2000, on a vu apparaître l’investissement en crowdfunding. J’ai suivi de près l’éclosion de plusieurs plateformes en Europe et en France, comme Zopa ou Wiseed. Le principe me plaisait beaucoup et j’ai eu envie d’encourager le secteur. Au début, j’y suis allé doucement, au feeling avec les plateformes et les projets. Il faut dire aussi qu’il n’y avait pas comme aujourd’hui beaucoup d’opportunités. J’ai mis quelques billes sans trop espérer de mirobolants rendements.

M : Comment le crowdfunding a évolué dans ton portefeuille d’investisseur ?

É : Au fil des années, il a pris de plus en plus de place. J’ai adoré ce fonctionnement de plus en plus. J’adore contribuer directement à des projets et en suivre la réalisation. C’est concret. C’est réel. C’est près de chez soi. Rien que cet aspect aurait pu suffire à expliquer mon intérêt grandissant, mais, pour ne rien gâcher, les rendements étaient au rendez-vous. Alors, bien sûr, ce n’a jamais été au même acabit que mes investissements boursiers, mais j’étais agréablement surpris. Donc, au fil du temps, mon portefeuille de crowdlending n’a cessé de grandir. Et puis, il y avait toujours une autre plateforme qui se créait et que j’avais envie de tester.

M : Pourquoi un professionnel de la finance finit-il par laisser tomber le trading pour se concentrer exclusivement sur le crowdlending ?

É : Pour faire simple, car l’un est passif, l’autre pas du tout ; car l’un est peu risqué, l’autre, très risqué. Quand j’avais 25 ans, j’adorais passer tout mon temps libre à analyser des graphiques et suivre l’actualité financière, aujourd’hui j’ai plein d’autres centres d’intérêt, qui aussi sont bien meilleurs pour ma santé, car il ne faut pas se le cacher, le trading n’est pas une activité pour vivre vieux ! Ma vie a changé et j’ai plutôt orienté mes investissements afin qu’ils génèrent des revenus passifs réguliers et plutôt stables.

M : Peut-on dire que tu es devenu rentier grâce au trading et que tu gères aujourd’hui ton patrimoine financier grâce au crowdfunding ?

É : En partie, c’est vrai. Le crowdlending a tout de même amplement contribué à m’offrir cette liberté financière. Quand le secteur a fortement poussé à partir du milieu des années 2010, j’ai vraiment senti qu’il fallait que j’y mette davantage de billes. Les rendements se sont bien améliorés. J’y ai vite vu une façon de sécuriser le capital que j’avais engrangé.

M : A t’écouter on a l’impression qu’il s’agit d’un placement sûr ?

É : Non, bien sûr il y a des risques. Mais comparé à la bourse, on est pas sur un même niveau de risque et pas sur les mêmes probabilités de perte. J’ai eu des revers en crowdlending, mais mes gains ont toujours été très positifs dans l’ensemble. J’applique des méthodologies de gestion des risques pour atténuer les impacts potentiels sur mon portefeuille. Le fait de pouvoir investir quelques euros ou milliers d’euros seulement par projet permet un excellent niveau de diversification qui sécurise rapidement l’ensemble du portefeuille.

M : Ne trouves-tu pas qu’investir uniquement en crowdfunding manque de diversification ?

É : J’entends parfois dire ça, mais je trouve que c’est absurde ! Le crowdfunding, c’est juste le terme pour décrire un mode de financement. C’est en réalité une myriade d’investissements différents, qui peuvent donc être très variés. Les acteurs (plateformes et porteurs de projet) sont très nombreux. Les secteurs d’activité sont très variés : tu peux investir dans l’immobilier, la tech, l’agriculture, le prêt aux particuliers, etc. Les tickets d’entrée sont tellement bas qu’il est facile pour tout le monde d’avoir de multiples investissements.

Le seul risque de n’avoir que du crowdfunding dans son portefeuille pourrait être réglementaire, mais, comme j’investis dans plusieurs pays, je dilue ce risque. Tu vois, ce n’est pas du tout comme ceux qui n’ont que des investissements boursiers dans leur portefeuille. Là, il y a risque, un krach boursier par exemple. Le crowdfunding, c’est décentralisé, donc c’est très différent.

M : Comment se compose ton portefeuille d’investissement aujourd’hui ? As-tu des chiffres à nous communiquer ?

É : Je savais que tu voulais des chiffres, alors j’ai fait un topo hier. Mon portefeuille d’investissement est d’environs 493 K€, répartis dans différentes plateformes :

  1. Clubfunding
  2. Raizers
  3. Wiseed
  4. Bien Prêter
  5. Anaxago
  6. Les Entreprêteurs
  7. La Première Brique
  8. Homunity
  9. Immocratie
  10. RealT
  11. Bricks
  12. Immocratie
  13. Lymo
  14. EstateGuru
  15. Kviku
  16. Crowdpear
  17. Robocash
  18. Lande
  19. Lendermarket
  20. Twino
  21. Heavy Finance

Il y a des plateformes que j’ai laissé tomber, car trop douteuses ou pas assez rentables, comme Bondster, Moncera, October ou Koregraf. Ponctuellement, je réévalue mes choix d’investissement dans le cadre d’une approche méthodique, alliant rendement, diversification et gestion des risques afin de rester en phase avec les conditions du marché.

M : 21 plateformes pour générer tes revenus. C’est pas très passif ?

É : Bien sûr que si ! Les remboursements sont toujours notifiés. Donc pas de problème de ce côté-là, d’autant que je privilégie les projets assez longs. Et je suis super organisé aussi. J’effectue des retraits à tour de rôle grâce à un super tableur qui me tient au courant et que j’ai perfectionné au fil du temps. Et, il y a aussi quelques plateformes qui font les virements directement sur mon compte. Donc, oui je t’assure c’est très passif, comparativement au day trading ou au scalping que je faisais avant !

M : Quelle est la rentabilité réelle de tes investissements ?

É : En moyenne, je suis à 10,76 % sur la dernière année.

M : Tu es soumis ensuite à la flat tax à 30 %. Pourquoi as-tu décidé de rester en France malgré son régime fiscal ?

É : Je n’ai pas vraiment choisi de rester en France. C’est Victoire qui a décidé ! Malgré tout, j’en suis content. Même si j’ai pas mal voyagé, je n’ai jamais envisagé de m’installer à l’étranger. J’aime vivre dans mon pays, celui qui m’a vu naître, celui qui m’a permis de faire des études et d’accéder à un statut social supérieur à celui de mes parents. Même si l’État me prélève 30 %, je garde une somme confortable pour vivre sur mon île. J’apprécie aussi la robustesse et la stabilité du système juridique et financier français. C’est beaucoup de tranquillité d’esprit, ce qui n’a pas de prix.

M : Tu n’es pas attiré par quelques paradis fiscaux pour maximiser tes revenus passifs du crowdfunding ?

É : Non, je ne veux pas devenir plus riche que Crésus ! Et puis, j’ai des amis partis au Portugal pour son super régime fiscal qui a ensuite changé pour leur être moins favorable. J’ai entendu aussi des bruits aussi sur des changements en Thaïlande, mais je n’ai pas tous les détails. Bref, la stabilité et la sécurité que la France me procure me conviennent parfaitement aujourd’hui.

M : Maintenant que tu es à Marie-Galante, comment as-tu structuré tes dépenses quotidiennes ?

É : Dans les faits, je gère mes dépenses en commun avec Victoire, mais je t’ai fait un topo pour moi tout seul. Mes revenus passifs sont de 3.100 euros en moyenne par mois. Les variations sont assez importantes d’un mois à l’autre, alors je garde entre deux et trois mois d’avance sur notre compte bancaire. Voici globalement comment je structure mes dépenses :

  • 1.300 € pour les dépenses de base (alimentation, électricité, eau, téléphone, internet, assurance, transport)
  • 850 € pour les loisirs et voyages (bien oui, on est sur une petite île!)
  • 550 € pour le remboursement de l’emprunt de la maison
  • 400 € pour les plaisirs personnels (dîners au restaurant, activités culturelles, achats occasionnels).

M : Comment ta qualité de vie a-t-elle évolué depuis que tu profites de tes revenus passifs aux Antilles ?

É : Mon changement de vie a considérablement amélioré ma qualité de vie. Et surtout le départ de Paris vers Marie-Galante. Il m’a offert la liberté de consacrer mon temps à des activités qui me passionnent, de voyager plus fréquemment et de profiter pleinement de moments précieux avec mes proches. La paix d’esprit financière a apporté une sérénité qui transcende le simple aspect financier de la vie.

M : Sans travail, qu’est-ce que tu fais de tes journées ?

É : Depuis mon installation, ma vie a pris une nouvelle tournure. Mes journées sont maintenant riches d’activités qui nourrissent mon âme et mon bien-être. En ce moment, je passe une grande partie de mon temps à restaurer une vieille case créole en bois pour y accueillir régulièrement ma famille et mes amis de métropole. Je me découvre des compétences d’ébéniste. N’étant pas d’ici, j’apprends beaucoup sur le patrimoine local et les techniques de restauration traditionnelle. C’est très enrichissant. On a aussi des constructions en bois en Savoie, mais ce n’est pas tout à fait les mêmes [rires]

De plus, depuis quelques années, je me suis lancé dans l’apiculture, ce qui a été une façon de me reconnecter à la nature après bien trop d’années à Paris. En apprenant à veiller à mes abeilles, je contribue à la préservation de l’écosystème local. Je pratique aussi diverses activités, telles que le snorkeling, la voile et le paddle. Et j’adore cuisiner en mariant les recettes savoyardes et créoles !

M : Ah oui, je m’en souviens de ta tartiflette créole ! As-tu des projets ou des objectifs spécifiques pour l’avenir sur le plan financier ?

É : Je continue de sélectionner rigoureusement des opportunités d’investissement solides et d’optimiser la gestion de mon portefeuille en faisant évoluer les allocations entre les différentes plateformes. Je reste en veille par rapport à la création de nouvelles plateformes, en particulier en immobilier fractionné. J’apprécie assez ce concept pour fournir des revenus passifs, même si je reste un peu sur ma faim en termes de rendement. De nouveaux acteurs sont arrivés récemment, comme Tantiem, Atoa ou Wally, et je les suis afin de voir lesquels auront ma préférence.

M : Je te laisse le mot de la fin. Qu’as-tu envie de dire à des investisseurs qui s’intéressent au crowdfunding et cherchent à se créer des revenus passifs ?

É : Ce que j’ai appris au cours de mon parcours d’investisseur, c’est que le crowdlending représente un mode d’investissement ultra adapté pour se créer des revenus passifs. D’un côté, les rendements sont relativement bons et réguliers. D’un autre côté, le risque est assez faible et se gère facilement grâce au faible ticket d’entrée. Connaissant pas mal les différents véhicules, je crois que le crowdlending représente un univers assez vaste pour offrir des opportunités adaptées à chacun sans gestion complexe ni chronophage et, de ce fait, il est très adapté à ceux qui veulent se créer des revenus passifs.

La leçon que je tire de mon expérience, c’est que la constance et la diversification sont les clés du succès. En restant fidèle à une approche stable, en diversifiant intelligemment vos investissements et en restant informé sur les évolutions du marché, vous pouvez récolter des rendements réguliers. Le crowdlending représente un réel moyen accessible de construire un portefeuille financier solide et d’atteindre la liberté financière tout en offrant une gestion simple et flexible.